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Analyse

Madrid veut croire à une accalmie

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Malgré une défiance moindre des marchés, le chômage atteint des sommets.
publié le 11 septembre 2013 à 19h56

Au lendemain de la déconvenue olympique - pour la troisième fois consécutive, Madrid n’a pas été retenue pour organiser les JO, au profit, cette fois, de Tokyo -, la classe politique et les médias se sont mis d’accord pour identifier le principal responsable : une économie atone, sans garantie d’amélioration dans les années à venir et, surtout, plombée par un chômage qui bat tous les records, avec 27% de la population active sans emploi.

Panorama. «C'est notre réalité différentielle, euphémise l'analyste Joaquin Estefania. Et c'est la pire image qu'on puisse projeter à l'extérieur.» Même le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, qui a tendance à pencher vers les statistiques les plus optimistes, estime que ce taux effrayant se maintiendra au-delà des 25% jusqu'à 2015 au minimum. Le krach immobilier et la crise sont passés par là : sur les 6 millions de chômeurs actuels, 4 millions ont perdu leur emploi depuis 2007, en grande majorité dans l'hôtellerie, le BTP et les services. Un panorama des plus sombres qui touche principalement les jeunes (57% de chômage pour les moins de 30 ans, plus du double de la moyenne de l'UE) et les plus de 50 ans. Autres statistiques qui font froid dans le dos : dans 1,9 million de foyers, pas un des membres de la famille n'a un travail ; et quatre foyers sur dix survivent grâce aux allocations ou aux aides publiques.

Et pourtant, le gouvernement conservateur affiche une certaine satisfact