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Chanalyse

Ça marche aux poils #2 : Trois p'tits chats, chats, chats

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Partis à la recherche du succès félin sur Youtube, nous décryptons une première recette de vidéo : l'imparable chaton mignon.
Un chaton mignon, c'est bien. Quatre chatons mignons, c'est beaucoup mieux. (Photo Pieter Lanser, CC BY)
publié le 13 septembre 2013 à 17h04

Je suis tout petit et j'ai de grands yeux noirs, dans lesquels fondra inexorablement votre cœur d'internaute blasé. Ma queue touffue est recourbée d'impatience, et mes épaisses pattes piétinent maladroitement le sol en tentant d'attraper le plumeau bleu qui s'agite dans le ciel. Où est-il ? Où est-il ? Je regarde à gauche, à droite, je suis perdu ! Je lève la tête et exhibe au monde entier mes petites babines rebondies. Je suis un chaton, et 27 millions de personnes me trouvent trop mignon.

C'est a priori la plus simple des recettes pour conquérir YouTube : exploiter abusivement l'image d'un chat mineur et non consentant. Leur efficacité à toute épreuve en devient même déroutante. Dans le top 35 des vidéos dont nous avons publié la liste hier, douze mettent en scène un chaton ; et parmi les douze qui mettent en scène un chaton, cinq (soit 42%) ont une recette exclusivement composée de kromignonitude.

Il ne se passe absolument rien dans ces vidéos, et aucun artifice type musique ou voix off ne vient polluer le cœur du concept : un zoom prolongé sur la version miniature du chat. Pourquoi les internautes, qu'on dit multitâches et zappeurs, scotchent-ils sur un contenu aussi vide ? Et moche, d'ailleurs, car les exemples ci-dessus ont en commun une image assez déplorab