Florange ferme ses hauts fourneaux, l’usine PSA d’Aulnay ses portes, même destin pour Goodyear à Amiens. Dans une France qui se désindustrialise, les exemples de sites, vidés de toute vie économique et humaine, se multiplient. Certaines usines fantômes resteront longtemps inoccupées. D’autres seront rasées ou transformées en centres d’affaires isolés, d’autres encore céderont la place à un centre commercial ou à un cinéma multiplexe. Pourtant, il y a une vie après l’usine. Grâce au volontarisme de certaines communautés d’agglomération, une réhabilitation porteuse d’activité et d’emplois est possible.
Le rôle des personnalités politiques locales et la permanence des équipes municipales sont déterminants. «Il faut être reconduit pendant deux ou trois mandats pour porter une vision, faire sortir de terre les nouveaux bâtiments, puis clore les projets», résume Martine Aubry, maire de Lille depuis 2001. Une société d'économie mixte se charge de dépolluer les sols parcelle par parcelle en fonction de l'ancienne activité, d'aménager les espaces et de vendre les terrains. Elle bénéficie de budgets des collectivités territoriales revotés régulièrement. «Ces projets sont coûteux mais il y a un effet levier de la dépense publique : un euro de financement conduit en moyenne à six euros venant des investisseurs privés, entreprises ou promoteurs immobiliers», explique Laurent Théry, ancien directeur de la société mixte d'aménagement de Nantes. La stratégie doit être cohér