«Réjouissez-vous : on aurait pu faire, mais finalement on n'a pas fait.» C'est, en substance, la ligne de défense quelque peu tendancieuse du gouvernement sur les impôts, et que le président de la République a maniée avec un certain brio dimanche soir sur TF1. Coincé par sa rhétorique sur la «pause fiscale», alors que les ménages vont connaître plus de 10 milliards d'euros de hausse d'impôts l'année prochaine, l'exécutif s'emploie depuis quelques jours à démontrer qu'avec eux, c'est «moins pire» que cela aurait pu être. Quitte à se faire le censeur d'impôts qui n'ont jamais existé.
Une hausse (virtuelle) de la CSG annulée ?
La perle dans le genre revient à la pseudo hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) qui nous aurait été épargnée. François Hollande a ainsi dû faire sursauter plus d'un spécialiste de la fiscalité, en déclarant dimanche soir à la télé : «J'ai annulé l'augmentation de la CSG qui était annoncée, la presse s'en faisait l'écho.» Plusieurs journaux avaient effectivement évoqué, cet été, le fait que le gouvernement réfléchissait à une éventuelle hausse de la CSG dans le cadre de la réforme des retraites. Un ballon d'essai envoyé par l'exécutif. Mais dans la bouche du Président, ne pas avoir retenu cette option revient à… «annuler une augmentation» ! Augmentation qui, au passage, aura bien lieu, mais sous la forme d'une hausse des cotisations sociales.