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Libération
Récit

Suisse : la banque joue franc-jeu

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En forçant les clients français à déclarer leurs comptes, les établissements prennent les devants.
publié le 16 septembre 2013 à 21h16

Si ce n'est pas la panique, cela y ressemble. Les banques suisses sont en train de faire elles-mêmes la chasse aux fraudeurs fiscaux parmi leurs clients français. Dimanche, le Parisien a dévoilé une lettre envoyée par UBS à certains de ses clients hexagonaux leur demandant des «documents» prouvant que tous les avoirs détenus dans leurs livres ont été «déclarés aux autorités fiscales compétentes». Cette initiative confirme les déclarations publiques faites ces dernières semaines par Axel Weber, le PDG d'UBS, donnant quelques mois à ses clients pour régulariser leur situation. Et, selon nos informations, UBS n'est pas seule : tous les établissements helvétiques font savoir à leurs clients que la Suisse n'est plus la destination idéale pour frauder le fisc.

Autocritique. Difficile d'y croire, tellement cette attitude tranche avec la vieille culture du secret bancaire suisse et avec le démarchage illégal de clients étrangers pratiqué par certains banquiers suisses, en faisant miroiter le fait de ne plus payer d'impôts. UBS s'est particulièrement illustré dans ce domaine, ce qui lui a valu une condamnation aux Etats-Unis à 780 millions de dollars d'amende, et une en examen en France pour «démarchage bancaire illicite».

Ce sont les pressions internationales qui ont tout changé. Les Etats-Unis ont menacé d’interdire aux banques suisses d’exercer sur leur territoire et ont obtenu que Berne signe l’accord Fatca (