Ce fut la saga de l’été 2012, lorsque Barclays, la banque d’affaires britannique, a révélé qu’elle avait été condamnée à deux amendes - 71 millions et 274 millions d’euros - par les gendarmes de la finance britannique et américain. Son crime ? Avoir participé, avec d’autres banques, dont UBS, qui sera condamnée quelques mois plus tard, à la manipulation du Libor (London Interbank Offered Rate ou «taux interbancaire de Londres»), et de son petit frère de la zone euro, l’Euribor (taux interbancaire de la zone euro).
Les indices Libor et Euribor constituent une moyenne des taux auxquels de grandes banques, dans le cadre d’un panel, déclarent accepter de se prêter entre elles. Or l’arnaque consistait à mentir sur les taux d’emprunt déclarés afin de s’assurer que les taux moyens monteraient ou descendraient à une certaine date, en fonction des paris pris par ces établissements sur ces indices. Pour comprendre la gravité de la manipulation, il faut savoir que ces indices déterminent, in fine, le prix de l’argent, celui des emprunts, et servent de référence à des milliers de produits financiers.
Cinq ans après l'éclatement de la bulle des subprimes, on pensait pourtant tout savoir des turpitudes des banques, d'où la rudesse du choc. «La vigilance publique a été trompée», tempête encore Michel Barnier, le commissaire européen au Marché intérieur, dans un entretien accordé à quelques médias européens, dont Libération. Tirant les leçons de ce scandale, le Français, dan