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Libération
Récit

En Chine, des pots-de-vin au fond des bouteilles de lait

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A l’instar d’une filiale de Danone, plusieurs groupes étrangers sont impliqués dans des affaires de corruption qui profitent à Pékin.
A Haikou (province de Hainan), en août. Selon la télévision officielle, Dumex aurait incité le personnel d’un hôpital à recommander son lait. (Photo AFP)
publié le 20 septembre 2013 à 19h16

Dumex, une filiale de Danone qui fabrique du lait pour enfants, s’est baptisée, en Chine, Duomeizi («encore plus joli»). Mais les dizaines de millions de téléspectateurs chinois qui ont regardé lundi une enquête massue de la télévision officielle sur la firme française ont dû trouver l’entreprise pas très jolie, jolie.

CCTV, la chaîne nationale chinoise, a accusé Dumex de soudoyer les infirmières, les médecins et d’autres employés d’une maternité de la ville de Tianjin (à une centaine de kilomètres de Pékin), afin qu’ils incitent les jeunes mères à nourrir leurs enfants, juste après leur naissance, avec du lait infantile de cette marque. Des dizaines de membres du personnel de l’hôpital en question figurent sur une liste confidentielle exposée par CCTV. En face de chaque nom, correspond une somme mensuelle, de 100 yuans à plus de 7 000 (de 80 à 875 euros). Ces commissions, illégales en Chine, sont versées directement sur les cartes de crédit des bénéficiaires, selon CCTV. Ce serait pour «accoutumer» les nourrissons à son lait infantile, et dissuader les mères d’allaiter au sein, que Dumex s’immiscerait à coups de pots-de-vin dans cette maternité, d’après les accusations de la chaîne.

«Privilégiés». Dumex, qui a assuré être «extrêmement choqué», a ordonné une enquête interne, parallèlement aux investigations officielles en cours. Tout en décriant l'emploi de telles pratiques si elles sont avérées, un responsable d'une grande entrep