Cet été, Hollande a demandé aux ministres de rêver la France de 2023. Il y a quelques jours, Montebourg a présenté 34 plans industriels, dans les domaines du numérique, des transports, de la santé et de l'énergie.
On pourrait glousser devant ce colbertisme new age à l’heure où les multinationales mettent le couteau sous la gorge des Etats qui refusent de défiscaliser leurs innovations et où l’Europe s’avère incapable de donner des petits frères à Airbus et à Ariane. On pourrait ricaner devant cette résurrection du Commissariat au plan quand l’instantanéité torpille toute anticipation organisée et quand la morosité délave la confiance dans l’avenir. On pourrait cultiver la nostalgie première gauche des entreprises nationales ou penser en autogestionnaire que le temps est venu des petites unités autonomes, des Scops façon start-up, pour finir par s’incliner de guerre lasse devant l’imperium libéral qui privatise le bien commun. On pourrait douter de l’intérêt de cette économie mixte, de cette cogestion industrielle. On a décidé de croire cinq minutes en cette France 2023 et d’imaginer façon DRH la reconversion de nos gouvernants.
Dirigeables charges lourdes. Aux commandes de son zeppelin, Montebourg survole les vignobles surchauffés de sa Bourgogne préférée et transbahute des piles de pont et des