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Analyse

Royaume-Uni : une croissance improductive

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Malgré des signes de reprise, le faible taux de productivité lié à de bas salaires grève l’économie britannique.
La City de Londres. Au Royaume­-Uni, le PIB par habitant a baissé de 6,9% par rapport à 2007. (Photo Reuters)
publié le 23 septembre 2013 à 21h06

Mais c'est qu'ils en viendraient à lui gâcher sa fête ! Les derniers chiffres sur la productivité britannique, franchement mauvais, ont douché les ardeurs du ministre des Finances, George Osborne. Dans son discours de rentrée, mi-septembre, le chancelier de l'Echiquier s'était pourtant livré à un bel exercice d'autosatisfaction. «Nous avons gardé notre sang-froid quand beaucoup nous disaient d'abandonner notre plan. Grâce aux efforts et aux sacrifices des Britanniques, le pays est en train de tourner la page» de la récession, s'était-il félicité. Avec une croissance de 0,7% au deuxième trimestre et une prévision de 1% pour le troisième trimestre, l'économie du pays semblait sur les rails de la reprise. Et les données de l'OCDE révisant à la hausse les prévisions de croissance pour l'année, de 0,8% à 1,5%, avaient conforté l'optimisme prudent d'Osborne.

Dents. Seulement voilà, l'Office national des statistiques (ONS) a un peu fissuré le rêve en révélant que la productivité du Royaume-Uni, en base 100, se traînait à environ 20% derrière la plupart des autres économies comparables. La production horaire des Britanniques, la mesure clé de la productivité, a été inférieure de 16% par rapport à la moyenne de celle des pays du G7, en 2012. L'écart de productivité était de 24% avec la France et l'Allemagne et de 29% avec les Etats-Unis. Le problème de la faible productivité britannique - qui n'a rien à voir avec le nombre d'heures travai