Quatre petits mots - «ras-le-bol fiscal» - assenés fin août par le ministre de l'Economie auront symbolisé (et justifié) le tournant économique du gouvernement. Présenté demain en Conseil des ministres, le projet de budget 2014 devrait afficher un taux de prélèvements obligatoires en très légère hausse (+0,15 point de PIB) par rapport à 2013. Soit près de 3 petits milliards d'euros. En avance sur son calendrier quinquennal, l'exécutif choisit ainsi de privilégier la baisse des dépenses publiques (15 milliards) dans son effort de réduction du déficit public. Même si, dans le détail, cette quasi-stabilisation des impôts, en moyenne, cache un mouvement de transfert de près de 10 milliards d'euros des ménages vers les entreprises (Libération du 10 septembre).
Stratégique, sincère, ou opportuniste : cette sortie sur le ras-le-bol fiscal des Français revêt une crédibilité d’autant plus forte qu’elle émane d’un homme qui, à deux titres au moins, n’était pas attendu sur ce terrain. A la fois en tant que socialiste, censé défendre l’impôt comme outil de redistribution, mais aussi comme chef de l’administration fiscale, chargée de recouvrer l’impôt. Une position pas très éloignée - du moins dans le discours - de ceux qui considèrent que «les Français paient trop d’impôts». La France, championne des prélèvements obligatoires (PO) ? Décryptage d’un concept omniprésent dans le débat public, mais à la réalité toute relative.
Les prélèvements obligatoires ont-ils explosé en France ?
Le taux de PO correspond, en pourcentage de la r