Se couper une tranche de saucisson sur une nappe vichy rouge en compagnie de son grand-père, moustachu et béret sur la tête : quoi de plus normal chez Cochonou et Justin Bridou. Le marketing bleu-blanc-rouge de ces saucissons produits en partie en France cache cependant une autre réalité : la valse des propriétaires étrangers.
Le dernier en date est un conglomérat chinois. Pour 7 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros), Shuanghui International vient de prendre le contrôle ce mardi de Smithfield, actionnaire principal des marques françaises, soit la plus grande transaction chinoise de l'histoire aux Etats-Unis. Dans la corbeille de la mariée, 37% des actions de Campofrio food, un groupe alimentaire espagnol, lui même propriétaire de Aoste, le groupe français, détenteur à son tour de Cochonou, Justin Bridou et d'autres marques françaises. De quoi perdre la tête. Depuis sa création en 1971, Cochonou aura connu cinq propriétaires différents répartis sur plusieurs continents ; Justin Bridou, créé par Aoste en 1978, quatre.
Il est encore trop tôt pour savoir si les nouvelles marques françaises de Campofrio, sous influence chinoise, verront leur organisation modifiée. Campofrio s'est bien porté en 2012 en augmentant ses ventes et en réalisant un bénéfice net de 15,7 millions d'euros. Aujourd'hui, les six sites de productions du groupe Aoste, filiale de Campofrio, sont implantés en France, et emploient 1 500 salariés. Sollicité