Le mieux, pour une idéologue, c'est toujours d'enfiler les habits du bon sens. Prenez Agnès Verdier-Molinié : à longueur d'ouvrages et de débats médiatiques, la jeune directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap) pourfend l'Etat vorace, le politicien glouton, le technocrate inerte. Dans son dernier ouvrage, elle propose de réaliser soixante milliards d'économies chaque année d'ici 2021. Du «matraquage fiscal» au «culte de la Sécu», tout le pandémonium libéral y passe. «Ce sera violent, douloureux et sans doute chaotique», reconnaît-elle. Mais «il n'y a pas d'alternative», évidemment. Le bouquin, dit-on, se serait fort bien vendu - cause ou conséquence du passage de l'auteur sur les plateaux qui comptent.
On la rencontre dans les bureaux de l'Ifrap à la veille d'apparitions sur LCI, Europe 1 et dans le Monde. Rempli de paperasses, l'endroit ne respire pas la déconne. La jeune femme, 35 ans, est au diapason : mise sobre, gestes économes, cheveux noirs sagement ramenés en queue-de-cheval. Deux grands yeux verts éclairent son visage. Ses lèvres le modèlent au rythme des moues et des sourires. Moue : «Je ne suis pas une "militante libérale". On fait de la pédagogie, on démontre par a+b pourquoi il faut réformer.» Sourire : «Quand je vois François Hollande, je me dis qu'on sert peut-être à quelque chose.»
Sur les plateaux télé, cette bûcheuse donne à son propos t