La réalité finit souvent par emporter la plus insistante des stratégies de communication. Après plusieurs semaines de matraquage gouvernemental sur la «pause fiscale» dont bénéficieraient les Français l'année prochaine, le Premier ministre a choisi de rendre les armes, mardi, à la veille de la présentation du projet de loi de finances 2014 devant le Conseil des ministres. «Oui, j'assume d'avoir été obligé d'augmenter les impôts», a-t-il concédé devant les parlementaires socialistes, de plus en plus déboussolés par la tournure prise ces derniers temps par le débat budgétaire. L'effort de vérité du gouvernement connaît cependant ses limites : dans les coulisses du pouvoir, on se refusait, hier, à détailler pour chacune des catégories - ménages et entreprises - le montant de l'effort demandé. Et pour cause : à la lecture des documents budgétaires rendus publics hier, c'est bien une hausse d'impôts de plus de 10 milliards, comme l'a déjà écrit Libération, qui attend les ménages en 2014, tandis que les entreprises devraient profiter d'une baisse, dans des proportions équivalentes.
Paille. Le gouvernement tente en réalité de camoufler ce mouvement synchrone de baisse pour les uns et de hausse pour les autres, en ne communiquant que sur le solde entre les deux : un petit 0,15 point d'augmentati