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TRIBUNE

Faire le choix d’un avenir pour les paysans

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Alors que la Pac est en renégociation, le gouvernement doit promouvoir une politique agricole favorisant la diversité, la qualité et la justice sociale.
(Dessin Alain Brillon)
par Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne et Judith Carmona, secrétaire nationale en charge de la PAC
publié le 25 septembre 2013 à 15h19

La politique agricole commune. Trois mots simples pour l’un des actes fondateurs et le premier budget de l’Union européenne. Une montagne administrative pour une Europe qui y a laissé une part de son unité en décidant que chacun ferait à sa guise. La politique agricole censée aider les paysans d’Europe à assurer l’autosuffisance alimentaire du continent avec un niveau de vie équitable à vécu. Depuis plusieurs décennies toutes les réformes de la PAC n’ont eu pour principaux objectifs que de rendre l’agriculture européenne «OMC compatible» et de renforcer sa présence sur les marchés mondiaux. La Pac est aujourd'hui en discussion, notamment lors du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et agroalimentaire (CSO) qui se tient demain au ministère de l’Agriculture. Le président François Hollande, lui, doit faire des annonces début octobre.

La Pac a institué et aggravé les inégalités entre paysans. Elle a contribué à l’industrialisation de l’agriculture et à la disparition de ses acteurs. On compte 160 000 paysans de moins en France qu’il y a 10 ans. Chez ceux qui restent, certains gagnent jusqu’à 72 000 euros en travaillant 800 heures par an, d’autres 15 400 pour 3600 heures. Et la PAC continue de creuser ce fossé des disparités.

Alors non, la politique agricole commune n’a actuellement plus de sens. Elle dispose des outils pour favoriser les inégalités, et en a usé, et abusé. Mais ces mêmes outils peuvent aussi être utilisés à l’inverse : ils peuve