Le candidat Hollande avait parlé de «sanctuariser» les crédits de la culture, un engagement tôt rectifié après l'élection. Seul le soutien à la création avait été peu ou prou maintenu dans le budget 2013. Pour 2014, la tendance à la baisse se confirme : ce sera -2%. Un chiffre sans surprise : il figurait déjà dans le plan de programmation triennal voté par le Parlement en 2012.
Du coup, le cabinet de la ministre de la Culture s’estimait hier plutôt satisfait d’avoir échappé à un coup de rabot supplémentaire de Bercy. Et se permettait même d’annoncer des secteurs à la hausse : + 1,3% pour le spectacle vivant, + 6% pour les arts plastiques et + 15% pour l’éducation artistique et culturelle. Des chiffres à relativiser : ils ne concernent que 6% du budget total du ministère. Une bonne partie des économies réalisées se fera aux dépens des grands établissements culturels : l’Opéra, le Louvre, le centre Pompidou devront ainsi se serrer la ceinture. Certains d’entre eux disposant de fonds propres conséquents, le ministère espère que l’opération sera relativement indolore. Dans le même ordre d’idées, la ponction supplémentaire de 90 millions dans le fonds de roulement du Centre national de la cinématographie (après 140 millions en 2013) ne devrait pas trop affecter le financement du cinéma. Au régime sec également, l’audiovisuel public (- 1%), malgré une augmentation de 2 euros de la redevance.
Les économies en cours reflètent de plus l’absence de tout nouveau «grand projet».