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reportage

Une vallée «à vendre»

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Depuis la fermeture des derniers hauts fourneaux lorrains, les habitants de la vallée de la Fensch vont chercher du travail du côté du Luxembourg.
publié le 25 septembre 2013 à 20h36

«N'y voyez aucun signe», s'empresse de rassurer Philippe Tarillon, le maire socialiste de Florange. Ses mots ne font pourtant pas le poids face à la force du symbole. Cette nuit d'août, il a suffi d'une bourrasque pour emporter la balustrade en pierre de l'hôtel de ville sur laquelle reposait la banderole de soutien à la sidérurgie lorraine. Voilà deux ans que les derniers hauts fourneaux de Lorraine ont cessé de cracher leur fumée et plongé la vallée dans le silence. Que l'écho médiatique des promesses politiques n'a rendu que plus pesant (lire ci-contre).

Dans la Maison des syndicats, juste en face «des grands bureaux» d'ArcelorMittal, Lionel Burriello, délégué CGT, raconte la «frustration» laissée par deux années de lutte et le projet avorté de nationalisation temporaire. «Vous vouliez quoi ? Qu'on se laisse crever ? tonne le syndicaliste, jeune père de famille. On était attaché à notre outil de travail, il avait une valeur symbolique. Arrêter Florange, c'est mettre fin à une histoire sidérurgique de trois siècles.» A demi-mot, il concède que le haut fourneau n'était plus en état de fonctionner, et qu'il ne redémarrera jamais.

«Moelle». La lutte, «au moins», leur a permis d'obtenir un plan de reclassement : sur les 629 salariés des hauts