Alex (1) est steward chez Qatar Airways depuis deux ans. Il fait partie des travailleurs européens de la compagnie, qui emploie une centaine de nationalités. De Doha, il confirme et décrit la politique de contrôle pratiquée par la compagnie sur ses employés, que dénonce la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).
«Qatar Airways est connue pour être la compagnie des pays du Golfe qui flique le plus ses employés. Ce qui me choque le plus, c’est qu’ils s’immiscent dans notre vie privée. Si on veut se marier, on doit aller demander la permission à notre manager, c’est écrit dans notre contrat. Sur les flirts entre membres du personnel ils sont plutôts coulants, mais si une hôtesse tombe enceinte, c’est la porte quasi-assurée. L’une de mes collègues, indienne, est tombée enceinte. Elle savait qu’elle risquait de se faire virer, en plus d’être répudiée par sa famille. Elle a dû avorter. Comme l’avortement est interdit au Qatar, il lui a fallu se procurer une pilule abortive depuis New Delhi.
«Interdiction de fumer, y compris sur notre temps privé»
«Il y a un couvre-feu, interdiction de rentrer après trois heures du matin. Nous habitons à Doha, dans des immeubles qui appartiennent à la compagnie, non mixtes bien sûr. Pour rentrer ou sortir, il faut une carte. De telle sorte que la compagnie sait toujours plus ou moins où on se trouve. On a obligation d'être dans les parages dou