Un bon chiffre en été ne fait pas le printemps des chômeurs. Le Président lui-même se gardait hier de tout triomphalisme. Certes, la fameuse courbe du chômage s’est inversée en août, l’un des rares engagements stables du quinquennat, mais entre variations saisonnières et couacs statistiques, il ne faut pas d’emballer. Les destructions d’emplois se comptent toujours par dizaines de milliers.
Symboliquement, François Hollande se rendait au lendemain de cette fragile embellie à Florange, haut lieu du chômage et des promesses intenables et non tenues. Le Président s'est engagé à retourner en Lorraine tous les ans. Preuve qu'il sait bien que la bataille de l'emploi sera un effort de longue haleine. Pour le moment, les meilleurs chiffres de l'emploi sont largement redevables aux contrats aidés. Emplois d'avenir, contrats de génération, selon la féconde sémantique des gouvernements qui, depuis vingt ans, échouent à résoudre ce mal profond et structurel de l'économie française qui a détruit la société et fait le jeu des extrêmes. Ces emplois, au-delà de leur effet arithmétique, permettent à des jeunes de connaître le monde du travail dont ils sont exclus. Mais, pour vraiment éradiquer le chômage, comme l'a reconnu Hollande, il faut de la «croissance, de la compétitivité et donc de la création d'emploi dans le secteur marchand».
Et rien n’annonce ni pour 2013 ni même pour 2014, des taux de croissance suffisants pour assurer des embauches dans le privé. Le pari sur lequel se jo