Tous complices, tous coupables. Huit syndicats de la SNCF, et non des moindres (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, Sud, UNSA et les autonomes du Fgaac), ont été solidairement condamnés vendredi après-midi en correctionnelle pour «abus de confiance» et «faux». Ce n’est certes pas l’affaire du siècle, les détournements de fonds reprochés ne portant que sur quelques centaines de milliers d’euros. Mais elle est désastreuse pour l’image des syndicats et leur petites tambouilles financières.
Le fond du dossier concerne l’un des comités régionaux d’entreprise (CRE) de la SNCF, celui de Lyon. Comme tous les CE, son budget est partagé en deux: un budget dit «social» visant à offrir aux salariés des prestations de loisirs ou de vacances à moindre coût; un budget dit de «fonctionnement», sensé couvrir les frais du même nom. Sauf qu’à la SNCF, du moins à Lyon, le budget de «fonctionnement» servait à assurer le train de vie des syndicats locaux.
Selon un rapport de la Cour des comptes, les deux-tiers arrivaient directement dans leurs poches: «Le budget paraît avoir été détourné pour le financement pur et simple des syndicats», l'essentiel de l'évaporation passant par des «fausses factures de formation». De l'art d'améliorer l'ordinaire syndical sous couvert de protection des cheminots.
Yalta syndical
L’échelle des condamnations prononcées vendredi en dit long sur l’éventa