Pour les agents des finances publiques, la pression fiscale est physique: files d'attente de contribuables qui s'allongent, énervements, colères, menaces, gestes déplacés et même insultes. En cette période de réception des avis d'imposition, les centres des impôts ne désemplissent pas. «L'attente peut durer une heure juste pour arriver à l'accueil, raconte un agent du fisc parisien. Tout ça pour être orienté vers un autre bureau et attendre encore. C'est chaud.»
Le 20 septembre, un communiqué du syndicat Solidaires Finances publiques dénonçait le «manque de moyens» dont dispose l'administration fiscale pour recevoir le public: «suppression de 2062 postes à la direction générale des finances publiques en 2013», alors que la charge de travail augmente. Et de rappeler que le nombre d'avis d'imposition est passé de près de 17 millions en 2010 à plus de 18 millions en 2012.
En première ligne
Devant le centre des impôts du XVe de Paris, il n'est pas rare de voir la file d'attente des contribuables s'étirer dans la rue, passer devant le commissariat «et arriver bientôt devant le siège de l'UMP», sourit Gabriel (1), contrôleur des finances publiques dans ce centre. Au centre de Saint-Sulpice dans le VIe arrondissement, le public est reçu depuis des mois dans des préfabriqués. «Cet été, ma direction m'a demandé d'assurer l'accueil du public de 9h à 18h sans pau