Une mission pour «clarifier le cadre juridique» du repos dominical : c'est la commande passée par les quatre ministres rassemblés hier matin autour de Jean-Marc Ayrault, après le bras de fer entamé ce week-end par deux enseignes de bricolages sur l'ouverture des commerces le dimanche (lire Libé d'hier). Un rapport confié à Jean-Paul Bailly et attendu d'ici fin novembre. Ligne fixée dans la lettre de mission à l'ex-patron de la Poste : «L'interdiction doit demeurer la règle générale [mais] la question des exceptions à ce principe mérite d'être examinée.» Car, selon Matignon, «l'existence du travail dominical est une réalité». Au-delà du flottement qui règne au sein du gouvernement sur cette question (lire page 5), ce sont les justifications en faveur d'un assouplissement qui semblent gagner en popularité. Création d'emplois, rémunérations majorées, nécessité de s'adapter aux mutations de la société : les arguments pour libéraliser un peu plus le travail du dimanche paraissent séduisants. C'est oublier, cependant, que depuis vingt ans, ce que l'on appelle les «horaires atypiques» (dimanche, nuit, horaires décalés…) n'ont cessé de progresser dans l'Hexagone, au point de concerner aujourd'hui près des deux tiers des Français… Une montée en puissance qui n'est pas sans conséquences pour les salariés.
décryptage
Travail du dimanche, les Français trinquent
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Au Castorama de Créteil (Val-de-Marne), un dimanche de septembre. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
par Luc Peillon
publié le 30 septembre 2013 à 21h46
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