Gilbert Garrel, le patron de la CGT des cheminots, silencieux depuis le drame survenu à Brétigny le 12 juillet, dénonce une «manipulation soigneusement orchestrée» par les directions de RFF (Réseau Ferré de France, en charge du réseau) et de la SNCF dans leur communication autour du déraillement qui a fait sept morts. Le syndicat qui se plaint de n'être pas associé aux différentes enquêtes, a décidé de se porter partie civile au côté des victimes, afin d'avoir accès au dossier.
Les cheminots ont été particulièrement choqués par le refus de la direction de communiquer aux Comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) qui le réclamaient, le rapport d'enquête interne rédigé par la direction des audits de sécurité de la SNCF et remis à la justice dès le 22 juillet, alors que ce rapport s'est retrouvé entre les mains de la presse, induisant des «inepties» et «un déballage souvent malsain».
Le syndicat sent que «sur Brétigny, l'étau pourrait se resserrer sur un ou deux cheminots de terrain, des lampistes, quand il est fait état de défaut de maintenance». Alors que «rien n'est jamais dit sur le fait que sur un réseau vieillissant qui nécessite donc plus de surveillance, la SNCF a réduit les équipes et doublé, voire triplé les périmètres d'intervention».
Les quelques documents, notamment les trois carnets d'inspection qui se sont retrouvés médiatisés, ne donnent qu'une vue «très partielle de la réalité de la surveillance»