Unies face à un monument législatif, droite et gauche ont voté hier comme un seul homme contre le cumul de la gratuité des frais de port et de la remise autorisée de 5% sur le prix unique du livre. Visant Amazon, la proposition de loi de l'UMP amendée par le gouvernement a fait l'unanimité dans l'hémicycle, comme en son temps la loi Lang en 1981, désormais retoilettée. Cette législation sur le prix unique du livre avait établi de limiter la concurrence par les tarifs en obligeant les détaillants à fixer les prix de vente au public à un niveau compris entre 95 et 100% de celui fixé par l'éditeur. A l'époque, alors que des chaînes multipliaient les rabais de plus de 20%, la loi voulait préserver un réseau dense de libraires sur le territoire. Trente-deux ans plus tard, l'objectif est de s'attaquer à la «concurrence déloyale», à la «stratégie de dumping, de vente à perte», dénoncée par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. «La preuve, c'est qu'ils ne pratiquent pas cette gratuité dans les pays où il n'y a pas de prix unique du livre.»
Goliath-Amazon affichait 45,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012 et domine actuellement à 70% le marché de la vente en ligne. «Toute mesure visant à augmenter le prix du livre pénaliserait […] le pouvoir d'achat des Français et créerait une discrimination pour le consommateur sur Internet», a-t-il réagi hier. «L'accès au contenu ne doit pas être à terme contrôlé par un petit nombre de pl