Philippe Waechter est directeur des études économiques chez Natixis Asset Management. Il réagit à la prévision de l'Insee qui anticipe une «nette accélération» de la croissance à la fin de l'année 2013.
Êtes-vous en phase avec l’Insee selon laquelle «l’éclaircie se confirme» pour l’économie française?
Tout à fait. Nous prévoyons pour notre part 0,1% de croissance au troisième trimestre et 0,4% pour les trois derniers mois de 2013, ce qui est très proche de l’INSEE. Toutes les enquêtes de conjoncture le confirment depuis plusieurs mois, la reprise est là et s’accentue avec une production qui repart et des échanges qui progressent. Cette reprise est principalement européenne et la France profite donc de cette embellie sans en être la locomotive.
Mais l’investissement ne repart pas…
C’est bien le problème. Tout l’enjeu est de voir si cette reprise va se consolider avec une reprise de l’investissement. Or nous observons que les chefs d’entreprise restent encore très attentistes et circonspects. L’environnement reste volatile et les incessants changements du cadre fiscal n’améliorent pas les choses. En quelques jours, le nouvel impôt sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) est devenu un impôt sur l’excédent net d’exploitation afin justement de ne pas pénaliser l’investissement. Et en dépit de ce que dit le gouvernement, le CICE est ressenti comme quelque chose de complexe. On est loin du choc de simplicité promis.
Sans investissement dites-vous, la reprise ne va pas s’accélérer…
Sans reprise de l’investissement, il y a un vrai risque que le cycle é