C'est le concept à la mode. On ne compte plus les colloques consacrés à l'économie circulaire. Fin septembre, c'était un des sujets phares de la conférence environnementale, avec des envolées lyriques de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. C'est aussi tout ce que la feuille de route «pour la transition écologique» issue de ce raout propose d'un peu consistant : «Pour la première fois, un gouvernement fait du dossier de l'économie circulaire une priorité.» Mais de quoi parle-t-on, au juste ?
L’économie circulaire, est-ce le recyclage des déchets ?
Cela va bien au-delà. Pour faire simple, il s’agit de penser l’économie comme un écosystème où rien ne se perd et tout se transforme. Prélever peu de ressources naturelles, les utiliser et réutiliser avec une efficacité maximale en produisant le minimum de déchets. Le recyclage, c’est la fin de l’histoire, quand il n’y a plus d’autre choix. Bref, l’économie circulaire vise à systématiser le bon sens millénaire. Prenons une voiture. Fabriquée en tôle et plastiques neufs (7% seulement de la matière utilisée pour la produire se retrouve dans sa carcasse), vendue à M. Dupont qui la laisse au garage 92% du temps, elle finira sa vie à la casse. Tragique destin, symbolique de la société de consommation, qui repose sur une économie linéaire - extraire, transformer, jeter -, dont la croissance se nourrit de l’exploitation de ressources naturelles non renouvelées. Imaginons cette même