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Argentine : l’Amérique lâche les fonds vautours

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Finance . Buenos Aires pourrait finalement avoir à rembourser ses créanciers, malgré la ristourne accordée.
L’Argentine est suspendue à la décision de la Cour suprême américaine. (Photo Karen Bleier. AFP)
publié le 7 octobre 2013 à 22h06

C'est une non-décision de justice qui pourrait faire (re)plonger l'Argentine dans le chaos. Hier, la Cour suprême des Etats-Unis, qui devait dire si oui ou non elle s'estimait qualifiée dans une affaire explosive pour le pays, a opté pour un «non, pour l'instant». Un non pas définitif, mais qui inquiète. Et pour cause : il pourrait confirmer, au terme d'une prochaine bataille juridique, un arrêt d'une cour d'appel de New York qui, fin août, avait ordonné à l'Argentine de rembourser 1,47 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) à deux fonds «vautours» américains, NML Capital et Aurelius, somme qui pourrait finalement être beaucoup plus importante. A l'époque, la présidente argentine avait refusé de payer ces fonds, préférant faire appel à la Cour suprême.

Décote. Retour en arrière. Buenos Aires, décembre 2001 : Emeutes, pillages… la crise financière dégénère. En quelques jours, l'Argentine change cinq fois de président. Septembre 2002, Buenos Aires décide de tirer un trait sur sa dette publique. Il faut alors proposer sa restructuration. En clair, renégocier les créances, avec une énorme décote. Entre créanciers privés et Etat argentin, les négociations dureront plusieurs années. Au finale, 93% des investisseurs étrangers, qui détiennent plus de 150 types d'obligations émises par l'Etat pour près de 90 milliards de dollars, finissent par accepter une perte de 70%. Ce sera donc 30 cents de remboursés pour un dollar prêté.

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