A en croire certaines analyses, le risque est réel qu’aux élections européennes de 2014 les partis anti-européens, qu’ils soient d’extrême droite ou de gauche radicale, détiennent la majorité au Parlement européen. Peut-être faudra-t-il y voir un effet des stratégies de la plupart des partis dits «de gouvernement», qui répètent à l’envi à leurs électorats que si l’Etat ne doit pas dépenser davantage que ce qu’il gagne, s’il faut remettre en cause des rentes de situation, s’il faut engager des réformes parfois douloureuses pour s’adapter à un monde en rapide évolution, tout cela, c’est à cause de l’Europe. A la longue, on finit par y croire…
Pourtant, si le marasme économique s’acharne sur de nombreux pays d’Europe depuis plusieurs années, c’est à cause d’un manque de coordination, bien plus que d’un excès d’intégration : manque de coordination des politiques budgétaires, aucun mécanisme de transfert ne permettant d’amortir les chocs frappant certains pays plus durement que d’autres ; et surtout, défaut d’intégration des politiques fiscales.
Car, au sein d’une zone de libre-échange, la stratégie du chacun pour soi est non seulement illusoire en matière de politique fiscale, mais aussi puissamment délétère. Comme le capital est plus mobile que le travail, il s’envole aisément vers les cieux fiscalement cléments. Chaque pays est donc tenté de les attirer en baissant sa fiscalité. C’est ainsi qu’en adoptant un taux très bas d’impôt sur les sociétés, l’Irlande a attiré de nombreuse