C’est presque devenu un rituel : tous les ans, le groupe Alcatel-Lucent annonce une nouvelle purge dans ses effectifs - le sixième plan cette année depuis son mariage avec Lucent en 2006 - sans remettre pour autant l’entreprise sur les rails. Et, tous les ans, le gouvernement et les syndicats s’insurgent, ou tentent de limiter la casse. Hier, l’équipementier télécoms, toujours dans le rouge, a annoncé, dans le cadre de son plan «Shift», la suppression de 15 000 emplois dans le monde. En France, 900 postes sont concernés et autant sont sur la sellette, suite à l’abandon, la cession ou l’externalisation de sites ou d’activités.
Recentrage. Ce plan avait été annoncé dans ses grandes lignes en juin par Michel Combes, le nouveau patron du groupe. Il a été détaillé hier devant le comité de groupe européen. Le recentrage drastique de l'entreprise sur «les technologies du futur», comme les réseaux internet, et le très haut débit, le fixe (fibre optique) et le mobile (4G) conduiront à la fermeture de nombreux sites, dont, en France, ceux de Toulouse ou de Rennes. Le siège social, situé au pied de la tour Eiffel, déménage, et les services non directement productifs sont essorés. Et alors même, donc, que l'équipementier sort à peine de son plan précédent. Baptisé «Performance», il avait concerné plus de 1 300 postes en France sur un effectif de 8 500 personnes.
Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a aussitôt réagi, jugea