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Interview

Cazeneuve aux patrons : «Je tends la main, pas la joue»

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Les chefs d'entreprise français sont-ils si malheureux ? Après une nouvelle fronde anti-fiscale, le ministre du Budget contre-attaque et déplore les «postures» du patronat.
Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, le 17 mai. (Photo Laurent Troude)
publié le 9 octobre 2013 à 19h44
(mis à jour le 9 octobre 2013 à 20h50)

Mardi soir, les patrons réunis à Lyon disaient leur «souffrance» et brandissaient un «carton jaune» à l'adresse du gouvernement. Sont-ils si mal traités ? Tel n'est pas l'avis du ministre du Budget Bernard Cazeneuve, qui contre-attaque. Trois jours après que le gouvernement a finalement renoncé à un nouvel impôt touchant les entreprises, il donne sa version des faits, regrette «les postures» patronales et joue la carte de «l'apaisement». Interview.

Les patrons rassemblés à Lyon mardi ont brandi des cartons jaunes contre la politique du gouvernement, et se sont dits «exaspérés» par le niveau des impôts. Ont-ils raison?

Contrairement à ce que j’entends, les entreprises bénéficieront en 2014 d’une baisse des prélèvements obligatoires. À hauteur de 10 milliards d’euros avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi, qui correspond à une baisse de 4 % du coût du travail en 2013 ; à hauteur de 2 milliards pour des mesures prises l’an dernier et non-reconduites cette année. Au total, les prélèvements sur les entreprises vont donc diminuer. Voilà la réalité. Au regard de ce que nous faisons, je dis qu’on a raison de tendre la main, mais qu’il ne faut pas tendre la joue.

Que s’est-il passé autour de ce nouvel impôt sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), que vous avez proposé puis retiré face à l’hostilité patronale ?

Nous voulons basculer des impôts sur la production, qui sont anti-économiques, vers des impôts sur le résultat, qui sont plus justes. Or, notre im