Mardi soir, les patrons réunis à Lyon disaient leur «souffrance» et brandissaient un «carton jaune» à l'adresse du gouvernement. Sont-ils si mal traités ? Tel n'est pas l'avis du ministre du Budget Bernard Cazeneuve, qui contre-attaque. Trois jours après que le gouvernement a finalement renoncé à un nouvel impôt touchant les entreprises, il donne sa version des faits, regrette «les postures» patronales et joue la carte de «l'apaisement». Interview.
Les patrons rassemblés à Lyon mardi ont brandi des cartons jaunes contre la politique du gouvernement, et se sont dits «exaspérés» par le niveau des impôts. Ont-ils raison?
Contrairement à ce que j’entends, les entreprises bénéficieront en 2014 d’une baisse des prélèvements obligatoires. À hauteur de 10 milliards d’euros avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi, qui correspond à une baisse de 4 % du coût du travail en 2013 ; à hauteur de 2 milliards pour des mesures prises l’an dernier et non-reconduites cette année. Au total, les prélèvements sur les entreprises vont donc diminuer. Voilà la réalité. Au regard de ce que nous faisons, je dis qu’on a raison de tendre la main, mais qu’il ne faut pas tendre la joue.
Que s’est-il passé autour de ce nouvel impôt sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), que vous avez proposé puis retiré face à l’hostilité patronale ?
Nous voulons basculer des impôts sur la production, qui sont anti-économiques, vers des impôts sur le résultat, qui sont plus justes. Or, notre im