Obama a fait son choix : Janet L. Yellen a été nommée hier présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed). Un choix par défaut, puisque le Président avait en tête Larry Summers, son ex-conseiller, dont il est proche mais dont les démocrates critiquaient les liens étroits avec Wall Street. Les plus libéraux du parti sont donc les premiers à se réjouir de la nomination de celle qui était jusque-là vice-présidente de la Banque centrale. Sherrod Brown, sénateur de l'Ohio, a salué «un moment historique pour la Fed, pour les femmes et pour tous ceux qui se préoccupent de la création d'emploi».
Centriste. Aucune femme n'a jamais occupé un tel poste et aucun démocrate n'a dirigé la Fed depuis 1987. Yellen, 67 ans, fut enseignante en économie à Berkeley, puis présidente de la banque centrale de San Francisco avant de rejoindre la Fed en 2010. Formée à Yale, où elle fut l'élève de James Tobin, elle est l'épouse d'un autre Nobel, George Akerlof, dont elle partage le point de vue sur la nécessité de réguler les marchés.
Depuis la crise de 2008, elle s’est prononcée à plusieurs reprises pour une restructuration des marchés financiers. Mais dans la pratique, Janet Yellen ne s’est pas distinguée par son approche radicale, soutenant la dérégulation financière lorsqu’elle était conseillère de Clinton dans les années 90. Elle s’aligne désormais sur les positions centristes de l’administration Obama.
Généreuse.