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Libération
Récit

Le Don Quichotte Montebourg face au moulin Alcatel-Lucent

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L’appel du gouvernement au civisme des opérateurs téléphoniques n’est pas la première tentative de sauver l’entreprise. Sans aucun effet pour l’instant.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le 7 octobre 2013 à Paris. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 9 octobre 2013 à 21h26

Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, croit à l'action publique. En tout cas, il le martèle. Hier, dans la foulée de l'annonce d'une nouvelle hécatombe sociale au sein d'Alcatel-Lucent (15 000 emplois détruits dans le monde dont 900 en France), il a lancé en direction de Free et de Bouygues Telecom, un appel au patriotisme économique. Fleur Pellerin, sa ministre de l'Economie numérique, s'en est mêlée, invitant tous les opérateurs à un «comportement vertueux et patriote», et à retenir Alcatel-Lucent «lors des grands appels d'offres liés à la 4G», même si l'équipementier, qui réalise plus de 49% de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, est plus américain que français : 6% de son activité est réalisée sur le sol français. Simple incantation ou vrai coup de main à l'équipementier ?

Cela fait plus d'un an que le gouvernement est au chevet d'Alcatel-Lucent. L'électrochoc s'est produit le 14 décembre, quand l'équipementier avoue avoir bien «hypothéqué» son «portefeuille de brevets» : 29 000 en tout pour une somme évaluée à 5 milliards d'euros. «Une catastrophe pour Alcatel», reconnaît alors Ben Verwaayen, son patron de l'époque, si ces brevets tombent entre les mains de prédateurs…

Séisme chez Montebourg et Pellerin. «Ils ont mesuré soudain dans quelle situation critique nous nous trouvions», commente un cadre de l'équipementier. Depuis, Ben Verwaayen a fait ses valises. Néerlandais, libéral, il n'était pas