Le chinois Dongfeng Motor Corporation va-t-il entrer à hauteur de 20 à 30% au capital de PSA Peugeot Citroën, forçant l'Etat français à faire de même, comme Reuters l'affirmait ce week-end ? Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, temporisait samedi : «L'entrée de l'Etat ou d'un constructeur au capital […] n'est pas une question qui se pose en priorité.» Et pour cause : l'irruption d'un chinois dans le capital du premier constructeur automobile français risque de faire l'effet d'une bombe. Mais l'opération a de bonnes chances d'aboutir. Peugeot a besoin de cash : le groupe a perdu 5 milliards d'euros en 2012. Dongfeng et l'Etat apporteraient 1,5 milliard chacun à PSA. La famille Peugeot (25,4% du capital) semble prête à se laisser diluer de moitié pour sauver ce qui peut l'être. Mais a-t-elle vraiment le choix ?
Pourquoi PSA appelle-t-il un chinois à l’aide ?
Deuxième constructeur automobile du pays, Dongfeng («vent d'est») est né en 1968, sous le régime de Mao Zedong. Sa devise ? «Du soin pour chaque personne, du soin pour chaque véhicule.» C'est un groupe public, avec le Parti communiste chinois présent au sein de son comité exécutif. Cet assembleur n'a écoulé l'an dernier que 180 000 véhicules sous ses propres marques, sur 3 millions de véhicules produits. Les deux groupes se connaissent bien. PSA, venu tardivement en Chine, a déjà développé une co-entreprise avec Dongfeng. Le partenariat remonte aux années 90. T