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Libération
Reportage

Licenciements chez Alcatel-Lucent : à Orvault, la vague de trop

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Face à la volonté du groupe de céder ou fermer le site nantais, les 500 salariés reprennent la lutte.
publié le 13 octobre 2013 à 18h46

L'esprit de résistance est devenu ici une habitude. «Depuis l'ouverture, en 1971, on doit en être au vingtième plan de réduction d'effectifs», soupire un ancien. Dans le cadre d'une nouvelle saignée de 10 000 postes dans le monde (dont 900 en France) chez l'équipementier télécom, l'annonce, le 8 octobre, de la fermeture ou la cession, d'ici à 2015, du site Alcatel-Lucent d'Orvault, dans la banlieue de Nantes, est tombée comme un couperet. Les 510 salariés, majoritairement des cadres, qui ont déjà consenti à bien des sacrifices et risquent de ne pas retrouver d'emploi, sont en colère.

Au niveau du groupe c'est le sixième plan social depuis la fusion, en 2006, entre le français Alcatel et l'américain Lucent. A Orvault, le précédent plan n'est même pas terminé : quatorze noms doivent encore être désignés en novembre… «C'est comme du harcèlement collectif», dit Bernard Thibault de Chanvalon, délégué CGC. «C'était mes vingt ans de boîte lundi, et j'ai toujours entendu dire qu'Orvault allait fermer… On l'a toujours évité. Ça nous a gardés mobilisés, tout en se disant qu'un jour, ça finirait mal», ajoute Catherine Oger-Louet, déléguée CFDT.

L'intersyndicale CFDT-CGT-CGC est restée unie. La menace récurrente a aussi généré une forte syndicalisation : près de 20% des 510 salariés, dont la moyenne d'âge avoisine les 45 ans, ont pris leur carte. «On n'est pas le genre à tout casser. A part brûler quelques palettes, il n'y a jamais eu de grosse colère, ici»,