François Villeroy de Galhau (photo AFP), directeur général délégué en charge de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à BNP Paribas, annonce la création d’une structure dédiée à l’entrepreneuriat social.
Banque et entrepreneuriat social, ce n’est pas un peu contradictoire ?
Pour une banque généraliste, c'est en effet une première qui n'allait pas de soi. L'entrepreneuriat social constitue un secteur compliqué à identifier, mais porteur d'innovations dans les services à la personne, les énergies, le logement, le recyclage, etc. Mais après la première génération de militants, on en a vu apparaître une nouvelle : des jeunes entrepreneurs qui ont envie de créer directement dans le secteur social. Idem pour certains business angels [parrains financiers, ndlr]. Ces différents profils de créateurs attendent des réponses sur des besoins spécifiques qui justifient un traitement dédié.
Quelle est votre définition de l’entreprise sociale ?
Ce n’est pas un critère juridique. A côté de la viabilité économique, il doit y avoir un objectif social dans la production de services et le mode de production ; une majorité des bénéfices doivent être réinvestis dans la société. Aujourd’hui, nous avons près de 400 clients en Europe dans ce domaine, dont 180 en France. Notre engagement, c’est de doubler notre investissement en Europe de l’Ouest en passant de 33 millions d’euros en juin 2013 à 70 millions en 2015. L’effort est parallèlement de 130 millions pour la microfinance.
Quid de la future loi sur l’économie sociale et solidaire ?
Nous la voyons comme un accompagnement, en particulier via l’épargne salariale, qui est un moteur très puissant. Mais les entrepr