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Libération

Qui ressent le ras-le-bol du «socialisme de l’offre» ?

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publié le 14 octobre 2013 à 18h06

Nous sommes en 1986, un candidat PS aux élections législatives est interrogé sur une chaîne de télévision régionale. Il se présente en Corrèze, département qui compte 30% d'ouvriers. Une entreprise locale, la Paumellerie électrique, est menacée. Les salariés s'inquiètent et souhaitent une intervention du pouvoir socialiste, mais rien ne se passe. «Alors, vous ne faites rien, finalement ?» demande le journaliste. Mais l'Etat ne peut pas tout faire répond le candidat, seize ans avant Lionel Jospin. Le rôle du pouvoir est de procurer des subventions, poursuit-il, pas de se transformer en gestionnaire. «Il est certain que les chefs d'entreprise sont, aujourd'hui comme avant, compétents en matière d'emploi. Il n'y en a pas d'autres», assène-t-il à ses interlocuteurs.

Le candidat qui défend cette politique de l’offre, très en vogue dans les années 80, est un certain François Hollande. Vingt-sept ans après, devenu président de la République, il suit la même ligne de politique économique. Il attend le salut de l’initiative du secteur privé, qu’il est prêt à soutenir financièrement. Ainsi, les impôts sur les plus-values sont-ils devenus moins élevés que sous la précédente présidence si les titres sont détenus suffisamment longtemps. La taxe à 75% sur les hauts revenus a été réduite à peu de chose. Le projet de taxe sur l’excédent brut d’exploitation a été abandonné suite aux pressions patronales.

Le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et diverses autres mesures