Menu
Libération
Enquête

Taxe Tobin : l’Assemblée relance le combat et se heurte à Bercy

Article réservé aux abonnés
Alors que les députés s’apprêtent à voter un élargissement de la peu lucrative taxe sur les opérations financières, le gouvernement fait tout son possible pour retoquer l’initiative.
Dans un fond d'investissements en 2011. Instaurée en 2012, la taxe sur les opérations financières ne devrait rapporter que 700 millions en 2013. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 16 octobre 2013 à 21h06

Cela fait quinze ans qu’on parle en France d’instaurer une taxe Tobin pour lutter contre la finance dérégulée. Mais, alors qu’on pouvait croire le combat gagné, tout laisse à penser qu’il va falloir encore attendre très longtemps avant qu’une vraie taxe de ce type soit appliquée. Malgré l’engagement pris en 2012 par onze pays de l’UE, dont la France et l’Allemagne, ainsi que par la Commission européenne, de mettre en place une taxe sur les transactions financières (TTF) d’ici l’année prochaine, le dossier est en train d’être discrètement enterré. A cause du lobbying de l’industrie financière d’abord, mais surtout en raison du manque de volonté politique du gouvernement français.

Dernière preuve de ce renoncement, l’épisode qui devrait se jouer demain à l’Assemblée concernant un amendement au projet de loi de finance, déposé par le socialiste Christian Eckert, dont le but est de renforcer la TTF à la française. Le gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’il était contre. Officiellement pour ne pas gêner le débat européen. En fait, parce que les lobbys financiers sont vent debout contre une mesure que risque de leur coûter cher.

Pressions. Depuis 2012, à l'initiative du précédent gouvernement, la France taxe une petite partie des opérations financières. On est loin d'une vraie TTF, puisque sont exemptés les achats d'obligations et de produits dérivés, et ne sont concernées que les acquisitions d'actions des grandes entreprises françaises