Menu
Libération
chronique «au boulot»

Pour trouver du travail, mieux vaut être bien mis, bien blanc et bien logé

Article réservé aux abonnés
publié le 20 octobre 2013 à 20h06
(mis à jour le 20 octobre 2013 à 20h06)

Quatre chômeurs sur dix ont déjà été victimes d’une discrimination à l’embauche. C’est ce que révèle une étude Ifop menée pour le défenseur des droits (1). Quatre critères sont désignés par plus de 20% des demandeurs d’emploi. D’abord, l’apparence physique. Etre obèse ou porter un jean plutôt qu’un costume et une cravate peut influencer le recruteur. Viennent ensuite la durée de la période de chômage, le sexe, les origines. Pour ce dernier cas, la couleur de peau, la nationalité et l’accent entrent en ligne de compte. Pour les demandeurs d’emploi résidant en zone urbaine sensible (ZUS), les origines sont le premier critère discriminant (48%, contre 23% pour l’ensemble du territoire). Cependant, ces chômeurs déclarent moins souvent que l’ensemble des demandeurs d’emploi avoir connu une discrimination (29% au lieu de 37%).

Quand les problèmes de ce genre surviennent-ils ? Plus souvent lors de l’entretien d’embauche qu’à la lecture d’un CV. En revanche, les habitants des zones rurales ou des ZUS témoignent plus souvent d’une discrimination sur CV. Quelque 87% des demandeurs d’emploi considèrent qu’elles sont fréquentes au moment d’accéder à un emploi. Etre enceinte est alors le critère perçu comme le plus discriminant. Sont ensuite cités l’âge, les critères physiques (obésité ou handicap), l’identité sexuelle transgenre, le lieu de résidence et enfin le fait d’être syndiqué.

D'après Denis Roth-Fichet, chef de pôle pour le défenseur des droits, ce baromètre est le premier réalisé