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Libération
Reportage

Asphyxiés, les volaillers bretons battent de l’aile

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Pour faire face à la baisse des prix, le patron de Tilly-Sabco préconise un rapprochement avec le volailler Doux. Qui refuse.
Des poulets élevés en batterie. (Photo Fred Tanneau. AFP)
publié le 21 octobre 2013 à 21h36

C'est un tourment de plus pour l'agroalimentaire breton. A l'instar de la production porcine, la filière du poulet congelé exporté au Moyen-Orient ou dans l'ex-URSS est aux abois. Pour s'en plaindre et montrer sa volonté de résister, Tilly-Sabco, basé à Guerlesquin, a ouvert hier ses portes, dévoilant sa nouvelle unité de production de saucisses de poulet, gage selon elle, de diversification. Une tentative de rebond pour laquelle 4 millions d'euros ont été investis. Voici donc les ateliers de préparation et de conditionnement des nouvelles «knacks» Tilly-Sabco, entre odeurs aigrelettes, vrombissement sourd et vapeur d'eau. «Nous allons passer de 35 tonnes à 50 tonnes par jour», se félicite Daniel Sauvaget, PDG de Tilly-Sabco (340 emplois).

Sa bataille principale : dénoncer la fin des restitutions (aides à l'export) décrétées par Bruxelles en juin, dont il profitait jusque-là - tout comme Doux. Et qui maintenait à flot cette filière, qui pèserait 4 000 emplois dans le Finistère. «On se trouve depuis juillet dans un nouvel environnement, constate Sauvaget. Mais nous fonctionnons, de la production d'œufs à l'élevage de poulets sur des cycles de deux ans, il n'est pas possible d'absorber une décision aussi brutale.» Pour celui qui préconise un rapprochement avec Doux, son concurrent direct, point de salut pour le poulet export sans un «reformatage des outils» dans le département. «Nous sommes tous les deux exposés aux mêmes contraintes,