Des billets de train 3% plus chers à partir du 1er janvier. Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, l'a déploré : si le prix des billets s'envole, c'est la faute de l'Etat qui veut relever la TVA de 7 à 10%. Pas celle du transporteur qui ne fera que répercuter la taxe : en clair, la SNCF n'a pas l'intention de prendre un bout du fardeau à son compte. Et d'ailleurs, elle n'en a pas les moyens.
Les collectivités locales, qui financent les transports du quotidien (TER, Transilien…), ont eu beau s'insurger contre une mesure qui frappe un «bien de première nécessité» et est «au cœur de la transition énergétique», comme le soulignent les opposants à la taxe, n'ont rien obtenu. Pire, des amendements poussés par les Verts, le Front de gauche… et même l'UMP, pour revenir au taux de TVA de 5 % (celui en vigueur il y a trois ans), ont été balayés vendredi par le gouvernement. Et le relèvement de taux, mesure phare du budget 2014, a été voté par les députés en première lecture. La mesure doit rapporter, pour les seuls transports publics, autour de 300 millions d'euros à l'Etat. D'autres services publics sont frappés, comme l'eau ou le traitement des déchets, mais le sujet transport est le plus mobilisateur.
En face, le gouvernement bétonne avec un argument massue : la recette tirée du surplus de TVA doit financer le crédit impôt compétitivité emploi (CICE), une mesure de soutien aux entreprises à 20 milliards d'euros… dont profite la SNCF. Hier, dans l'entourage