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Libération
Reportage

A Poissy, «le patron veut nous diviser, nous, on répond non !»

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Dans les Yvelines, les salariés PSA redoutent la fermeture de leur usine.
publié le 22 octobre 2013 à 21h36

«Tendu.» Le mot revient sans cesse à la sortie de l'usine PSA de Poissy, dans les Yvelines. La signature annoncée de l'accord de compétitivité pèse sur le moral des troupes. Sur le parking, vers midi, l'équipe du matin croise la relève. La pointeuse attend. «Le retard, on s'en fout. On n'est plus motivés, dit Gaëtan. De toute façon, Poissy sera le prochain site à fermer.» Dix ans de PSA au compteur, le monteur songe à partir. «Il n'y a plus d'avenir ici. Ce sera le même scénario qu'à Aulnay», lâche-t-il. «On a peur de se faire avoir, ajoute Julien, contrôleur. Avec ce contrat social, on va subir une perte financière sévère. Dix-sept ans de boîte et je vais devoir m'asseoir sur ma prime d'ancienneté, qui ne s'appliquera plus au-delà de quinze ans.»

«Compromis». Un point de plus dénoncé par Frédéric Hémery, délégué CGT, tout comme l'abaissement de la majoration des heures supplémentaires, la perte de liberté sur les congés payés et «la fin du chômage partiel rémunéré à 70%.» Au-delà de l'aspect financier, le texte va «porter atteinte à la vie privée des salariés, puisque la direction pourra imposer des heures supplémentaires, annoncées à la dernière minute», poursuit-il. Pas question donc pour la CGT de signer.

«On a obtenu un bon compromis, rétorque Brahim Aït Athmane, de FO. Et surtout des engagements de la direction sur les volumes produits. Ce n'est pas