«Non aux "Fourberies de Sapin".» La banderole d'un orange pétant cible le ministre du Travail et sa réforme de l'inspection du travail. Elle a mis dans la rue, mardi à Paris, des centaines d'inspecteurs du travail. Comme Béatrice, vingt-six ans d'inspection dans les baskets, l' imper gris orné de stickers «Oui, à l'indépendance. Non à la mort de l'inspection.» Avec Caroline, dix ans d'ancienneté, elles se sentent en sursis. Contrôleuses, le premier grade de l'inspection, elles sont cantonnées aux entreprises de moins de 50 salariés. Et elles appartiennent à une catégorie d'agents vouée à l'extinction.
«Budget constant». Un décret du 27 septembre, premier volet de la réforme Sapin, a décidé de supprimer ce corps pour ne garder que les inspecteurs - agents de catégorie A, aux pouvoirs plus étendus. «Soit on passe le concours, soit on végète», résume Caroline. Qui s'insurge : «Qui va contrôler les petites boîtes si nous ne sommes plus là ?» Car, selon elle, «les salariés sont seuls face aux patrons».
Aujourd'hui, les contrôleurs choisissent les entreprises qu'ils visitent. «La semaine dernière, j'ai fait un boulanger, un agriculteur, un horticulteur, un centre équestre, un atelier de menuiserie», énumère Béatrice. Soit 150 à 200 kilomètres par journée. «Et parfois, je retourne au même endroit.» Tout le code du travail y passe : sécurité sur les machines dangereuses, horaires, sala