Une sortie de crise se dessine dans l'affaire de l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, (1 173 salariés), en instance de fermeture depuis janvier, après que la CGT s'est déclarée hier «prête à tout faire» pour que la reprise partielle par Titan «aboutisse».
Une épreuve de force engagée depuis six ans
Le conflit remonte à 2007, quand l’américain Goodyear Dunlop Tires décide de passer aux rythmes «4 × 8 heures» les deux usines qu’il possède à Amiens, afin de gagner en productivité. La CGT implantée sur le site d’Amiens-Nord (1 400 salariés) refuse. L’américain annonce alors un plan social (402 postes), qu’il double quelques mois plus tard, et réduit drastiquement la production. S’ensuit une guérilla musclée menée par la CGT, viscéralement hostile aux 4 × 8. Elle se déroule tant sur le site avec des feux de pneus - une tonne brûlée en février - que devant les prétoires.
En janvier, Goodyear décide d'en finir et annonce la fermeture du site d'Amiens-Nord, où l'effectif est descendu à 1 173 salariés. Depuis cette date, relate Evelyne Becker, déléguée de la CGT, l'usine tourne à très bas régime : «Les gars qui viennent le week-end [l'usine tourne en 5 × 8 avec trois équipes en semaine et deux le week-end, ndlr] travaillent une heure ou deux sur les machines et après ils doivent rester à leur poste sous peine de sanction. Il y en a qui supportent mal. L'inspection du travail a ordonné à Goodyear qu'il donne du trav