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Libération
Reportage

Gad : barouf d’honneur avant l’abattoir

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Siège. Les ouvriers de Lampaul ont bloqué le site de Josselin pour obtenir de meilleures primes de départ.
Bruno Serralongue, «SOS #1, Florange» (2011). Courtesy galerie Air de Paris. Paris. (Courtesy galerie Air de Paris. Paris.)
publié le 23 octobre 2013 à 21h06
(mis à jour le 23 octobre 2013 à 21h06)

SPECIAL FIAC. Le choix de Xavier Franceschi, directeur du Frac Ile-de-France: «Depuis le milieu des années 90, Bruno Serralongue endosse les habits de photoreporter pour couvrir certains événements ayant notamment trait à la mondialisation. Ou comment faire émerger au sein même de l'art une part de ce réel qui nous concerne tous. Cette photographie a été prise à Florange. Mais le SOS élevé par les sidérurgistes lorrains (vu à l'envers, comme pour remonter le temps et conjurer le passé récent) pourrait aussi bien être brandi par les salariés de Gad ou de tout autre entreprise vivant le marasme économique actuel…»

Mines défaites et traits tirés. Les ouvriers de Lampaul-Guimiliau (Finistère) oscillaient hier entre rage et abattement après plus de vingt-quatre heures de siège émaillées d'affrontements sur le site d'abattage de porcs Gad de Josselin, dans le Morbihan. Deux journées où les salariés de l'abattoir finistérien, promis à la fermeture avec 850 licenciements à la clé, se sont tour à tour heurtés à leurs collègues morbihanais, le temps d'un face-à-face aussi brutal que fratricide, puis aux forces de l'ordre. «C'est facile de taper sur des ouvriers qui se retrouvent sans rien, on veut défendre nos emplois et voilà ! C'est une honte», ne décolérait pas un salarié de Lampaul, venu comme quelques dizaines d'autres réclamer une revalorisation des primes de licenciement à la Cecab, le groupe légumier ayant repris en 2008 la société Gad. «On a tout