Menu
Libération
Récit

Avec Dragon Mart, la Chine s’offre un comptoir à Cancún

Article réservé aux abonnés
La ville mexicaine a autorisé la construction d’un complexe commercial géant malgré l’opposition des habitants.
publié le 24 octobre 2013 à 19h56

«Non au dragon !» C’est le cri de guerre des opposants à l’édification d’un gigantesque complexe commercial chinois à Cancún, au Mexique. La construction de Dragon Mart devrait pourtant débuter d’un jour à l’autre. Le «marché du dragon», qui a obtenu il y a quelques semaines le permis de construire de la mairie, sera le plus grand centre d’exhibition et de vente de produits chinois hors de Chine, transformant la cité caribéenne en vitrine commerciale de la puissance asiatique sur le continent américain. L’annonce a été accueillie avec effroi et colère par les entrepreneurs, les commerçants locaux et les groupes écologistes - très actifs dans cette région phagocytée par le tourisme de masse.

Dans leur croisade contre ce qu'ils qualifient de «projet aberrant», ils ont longtemps compté sur l'appui du maire de Cancún, Julián Ricalde. En avril, celui-ci avait refusé de délivrer le permis de construire, jugeant le chantier «surdimensionné». Passant outre l'approbation du gouvernement de l'Etat du Quintana Roo, qui avait estimé que le projet ne violait pas les normes environnementales, la municipalité s'est exposée à un retour de flammes. La société sino-mexicaine Dragon Mart a accusé la mairie de ne pas avoir respecté les délais imposés par la loi pour rendre sa décision et a obtenu gain de cause auprès des tribunaux. Lassé de ces chinoiseries et harassé par les pressions des échelons supérieurs, le maire a cédé : «La décision ne dépendait pas de nous.» S