Il s'est fait offrir un terrain d'expérimentation grand comme le Nord-Pas-de-Calais, 5,2% du PIB français. Vendredi, dans l'auditorium du Nouveau Siècle, à Lille, Jérémy Rifkin, économiste américain et gourou de la troisième révolution industrielle, celle de l'Internet et de l'énergie, présentait les grandes lignes de son master plan pour la région. Un travail d'un an, facturé 350 000 euros au conseil régional. Le gratin politique et économique local buvait du petit-lait. La salle de 1 600 places n'a pas été assez grande, face aux 2 300 réservations. Dans l'espace presse, c'était la cohue des grands jours.
Derrière ce succès médiatique, il y a trois hommes : un ancien journaliste et ministre (Parti républicain), aujourd'hui président de la chambre régionale de commerce, Philippe Vasseur ; un politique formé à l'ancienne, sur le terrain militant du Pas-de-Calais, Daniel Percheron, président socialiste du conseil régional ; un maire et conseiller régional Europe Ecologie-les Verts, Jean-François Caron, dont la ville de Loos-en-Gohelle, dans le bassin minier, est un modèle européen de développement durable. Cet attelage improbable a décroché la timbale, la venue de celui que Percheron appelle, en rigolant, «notre prophète».
Ce petit homme toujours tiré à quatre épingles est entré sur la scène d'ordinaire occupée par l'Orchestre national de Lille, a tombé la veste, mis ses lunettes, et subjugué la salle. «Le Nord-Pas-de-Calais vient d'entamer un formidable vo