Six mois après l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, nombre de familles des 1 132 morts et des centaines de blessés attendent toujours les indemnisations des marques occidentales qui s'approvisionnaient dans ces ateliers de textile. Jeudi, sur le site de l'accident du 24 avril, près de Dacca, des enfants portaient des pancartes implorant : «Faites quelque chose, nos parents sont morts en travaillant pour vous. Indemnisez-nous !» Mais seul le britannique Primark s'est engagé à verser trois mois de salaire par employé, après une première indemnisation de six mois de salaire. Le canadien Loblaw l'a imité. «Des progrès ont été faits» en la matière, admet la Clean Clothes Campaign (CCC), un groupe de pression international, mais «pas suffisamment». La CCC dénonce «l'absence d'engagement de la majorité des marques impliquées dans la catastrophe».
Une quinzaine sont concernées. En France, Auchan, Camaïeu et Carrefour se font tirer l'oreille. Certaines argumentent qu'elles ignoraient que leurs produits étaient fabriqués en sous-traitance au Rana Plaza. Une explication un peu courte pour Vanessa Gautier, du collectif Ethique sur l'étiquette : «Auchan prétend que parce qu'il s'agissait d'un cas de sous-traitance "sauvage", sa responsabilité n'est pas engagée. Mais ce phénomène de sous-traitance informelle, très répandu au Bangladesh, est une conséquence directe de la pression sur les coûts et les délais exercée par les entreprises donneuses