A Richmond, bourgade aisée de la banlieue de Londres, un immense bâtiment d’architecture Renaissance surplombe la Tamise. Derrière les briques rouges ne niche pas la demeure d’une riche famille du cru mais le siège européen de la plateforme d’e-commerce eBay, où 200 employés préparent les fêtes de fin d’année. L’ado eBay - tout juste 18 ans - ne ménage pas ses efforts pour contrer les multiples concurrents qui l’assaillent, à commencer par Amazon et, en France, le Bon Coin. Le 16 octobre, le groupe aux 31 500 salariés a annoncé 3,9 milliards de dollars (soit 2,8 milliards d’euros) de chiffre d’affaires au troisième trimestre, en hausse de 14% par rapport à 2012. Encore un taux de croissance digne d’une valeur techno. Mais la performance est à nuancer : ce chiffre n’a pas augmenté depuis le deuxième trimestre, et le directeur financier, Bob Swan, a présenté des prévisions décevantes pour la fin de l’année…

«Flottement». Face à la rude concurrence du secteur du e-commerce, la vieille start-up eBay n'en finit plus de repenser son modèle. Si elle brade toujours autant d'objets mode, maison et électroniques, 70% des articles sont aujourd'hui neufs, vendus par des professionnels à prix fixe. Seulement 20% des transactions restent encore des enchères entre particuliers, fruit d'une réorientation stratégique assumée datant de 2005. «Cela n'a pourtant pas plu à certains publics, dont les Français au début. Nous avons constaté un flottement en