Tout le monde connaît le principe des panneaux solaires posés sur les toits : sous l’effet de l’astre lumineux, ils produisent soit de l’eau chaude (on parle de solaire thermique), soit de l’électricité (on parle de solaire photovoltaïque). Mais on ignore souvent que, dans le second cas de figure, l’électricité produite n’est pas consommée sur place. Elle est intégralement vendue à EDF, qui est obligée de l’acheter. A un tarif fixé sur vingt ans. Ainsi, un particulier qui aurait posé des panneaux au premier semestre 2013 cède chaque kilowattheure contre 30 centimes jusqu’en 2033 (soit deux fois le prix auquel il achète son électricité pour ses propres besoins). Avant 2010, le barème culminait à 60 centimes (soit quatre fois le prix d’achat).
Sites isolés. «Consommer sa propre production n'est pas rentable dans les conditions actuelles, mieux vaut tout vendre sous tarif d'achat garanti», déclarait ainsi Bruno Léchevin, le président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), lors d'un récent colloque. Parmi les 280 000 sites producteurs français, rares sont ceux qui autoconsomment leurs électrons : il s'agit surtout de lieux isolés, éloignés de toute ligne électrique, comme les chalets de montagne. On est loin de l'Allemagne ou de l'Espagne, où l'autoconsommation est monnaie courante. Le projet de loi de programmation sur la transition énergétique (PLPTE), qui sera discuté en 2014, envisage d'aménager un