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Libération
Reportage

La Bretagne à la pointe du ras-le-bol

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Près de mille personnes ont manifesté samedi dans le Finistère contre l’écotaxe et, plus largement, contre la politique gouvernementale.
publié le 27 octobre 2013 à 21h36

Des bonnets rouges pour dire la révolte. «Un ras-le-bol général» répété à l'envi pour expliquer la mobilisation. Samedi, à Pont-de-Buis, dans le Finistère, paysans, commerçants, artisans, ouvriers, chefs d'entreprise, fabricants d'aliment, chauffeurs routiers s'étaient donné rendez-vous près d'un portique écotaxe, symbole de toutes les colères bretonnes. Trois manifestants ont été blessés, dont un grièvement en tentant d'attraper une grenade destinée à disperser la foule. Côté gendarmes on dénombre six blessés légers.

En ces terres où François Hollande a réalisé l'un de ses meilleurs scores à la présidentielle, la cible sous-jacente était le gouvernement et, plus largement, la classe politique «de gauche comme de droite». «Il est évident qu'on va vers des votes sanction, analyse Christian, 52 ans, commercial dans une entreprise de transports en commun, électeur de Hollande en 2012 et futur abstentionniste. On a l'impression que c'est la panique générale au niveau de l'Etat. L'ampleur de la tâche, le chômage, la relance de l'économie les a dépassés.» Parmi les manifestants qui défiaient les forces de l'ordre, une petite pancarte résumait ironiquement le désamour : «Pour une taxe par jour, votez PS.» «Dans cette région où tout est basé sur l'agriculture et l'agroalimentaire, tout le monde se sent concerné par l'écotaxe qui vient se rajouter au reste et sera répercuté sur le prix des produits, souligne Pierrick Henry, dirigeant d'une