L'avenir de la cigarette électronique va-t-il se jouer au tribunal de commerce de Toulouse ? Alors que les boutiques spécialisées se multiplient, la justice examine à partir de lundi la plainte d'un couple de buralistes contre un vendeur voisin, accusé de «concurrence déloyale». Une affaire qui pourrait préciser les règles applicables à ce jeune secteur, dont le cadre juridique est encore mal défini.
Pour Eric Fossat, le vendeur incriminé, «cette histoire est une foutaise». Sa boutique -«Esmokeclean», a ouvert en juin dans la petite ville de Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Elle est la seule des environs à ne vendre que des cigarettes électroniques. L'affaire «tourne bien», reconnaît le gérant, qui reçoit «cinquante à soixante clients par jour». Un succès qui n'est pas pour plaire à Hervé et Annie Pontus : à 150 mètres de là, ce couple de buralistes commercialise lui aussi plusieurs modèles de e-cigarettes. «On ne s'est jamais rencontrés mais, début septembre, j'ai reçu une assignation en justice pour concurrence déloyale», raconte Eric Fossat, encore étonné.
«Nous avons envisagé les poursuites dès que nous avons appris son installation», raconte Hervé Pontus. Dans son bureau de tabac, «le Totem», les cigarettes électroniques représentent «un produit à forte rentabilité»